Insularis par l'auteur
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D’un parti pris, l’autre.
Réécrire pour le théâtre la mise en chair d’un roman, la confrontation de la parole à la scène, au spectateur. Henry Le Bal aime à prolonger une autre forme de son écriture par une écriture dramatique de ses romans. Après le Janvier du Monde (2006), la création de la pièce de théâtre Corcovaël. (Version française et version brésilienne, jouée en France, en préparation au Brésil) Après la parution de La Porte (2008), la création de la pièce Une heure ¼. Puis, il accompagne la mise à la scène et la production de ses pièces comme une incarnation de son écriture, la confrontation des mots avec le réel.
Insularis ? : C’est comme un aboutissement de l’île ultime. L’île ultime a mis le doigt sur une esthétique, l’île comme métaphore de l’écriture. L’île comme paradigme de l’écriture. La ville, le continent c’est le brouhaha. L’île est le lieu du retirement, le lieu où l’Être se retire, l’être : la Parole qui parle.
Insularis c’est une contre mystique poussée à l’extrême. Dehors c’est le déluge. Le monde extérieur c’est le continent, la ville, la société technique, la marée noire du super Tanker qui se déverse, l’île est étouffée. L’homme se réfugie en haut, dans son grenier. Le grenier comme une nef inversée, d’où l’océan/ciel s’écroule. La pluie, le déluge, la marée noire. L’homme dialogue avec un oiseau empaillé.
L’homme considère l’oiseau comme un ange empaillé. L’homme qui voit l’ange empaillé par la société moderne et technique.
Pourquoi écrire pour le théâtre.
Pour créer une émotion esthétique.
Provoquer chez les gens ce que certains ont réussi à créer pour moi, Bach et la musique, Guitton pour la peinture, Boutang et l’esthétique. Ce qu’ils m’ont donné, je souhaite à mon tour le donner aux gens. Par un exemple, lors d’un de mes spectacles d’oratorio, représenté dans une cathédrale, une dame, qui ne croyait pas, qui ne mettait jamais les pieds dans une église, est venue après, m’apporter un gâteau et me dire merci.
Le théâtre rapporte quelque chose de la Parole pour chacun.
Pourquoi vouloir jouer Insularis ?
Un texte de théâtre non-joué n’est pas un texte de théâtre. L’essence du théâtre c’est la scène.
D’où vient ce titre ?
Insularis, pour l’île. Ouessant.
C’est comme une limite de l’île ultime. L’île ultime, c’est le titre de ces rencontres littéraires et artistiques que j’ai créés pendant des années à Ouessant au salon du livre insulaire (1999-2008).
L’île ultime avait mis le doigt sur une esthétique, l’île comme métaphore de l’écriture. L’île comme paradigme de l’écriture. La ville, le continent c’est le brouhaha. L’île est le lieu du retirement, le lieu où l’Être se retire, l’être : la Parole qui parle.
Comment cette pièce arrive dans votre œuvre ?
C’est aussi le point final de la première phase de mon écriture, de mon inspiration littéraire. Avant d’entamer une deuxième phase de mon écriture. C’est une contre-mystique poussée à l’extrême. Dehors, c’est le déluge.
Le monde extérieur c’est la ville, la société technique, la marée noire du super Tanker qui se déverse, l’île est étouffée. L’homme se réfugie en haut, dans son grenier. Le grenier comme une nef inversée, d’où l’océan/ciel s’écroule. La pluie, le déluge, la marée noire. L’homme se réfugie dans ce grenier, et dialogue avec un oiseau empaillé. L’homme considère l’oiseau comme un ange empaillé. L’homme qui voit l’ange, empaillé par la société moderne et technique.
Ouessant, c’est l’île que j’aime. C’est là et pas ailleurs.
Cette pièce est née à Ouessant. Elle a été écrite en grande partie à Ouessant. A tel point, que le grenier de ma maison de famille a été aménagé comme dans la pièce, un bureau surélevé pour voir à partir du vasistas, pour voir la baie de Lampaul.
Qu’est-ce que je cherche dans le théâtre ?
Créer une émotion esthétique. Provoquer chez les gens ce que certains ont réussi à créer pour moi, Bach et la musique, Guitton et la peinture, Boutang et l’esthétique. ce qu’ils m’ont donné, je souhaite à mon tour les donner aux gens. Par un exemple, lors d’un de mes spectacles d’oratorio, représenté dans une cathédrale, une dame, qui ne croyait pas, qui ne mettait jamais les pieds dans une église, est venu après, m’apporter un gâteau et me dire merci. Le théâtre rapporte quelque chose de la Parole pour chacun.
La rencontre d’un texte et d’un acteur. C’est une joie. Car le texte survit à l’auteur.
Henry Le Bal. Juin 2011.