Les trois (derniers) coups !
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Pour ces derniers coups de brigadier de théâtre qui vont résonner au théâtre Guichet Montparnasse pour cette deuxième saison des Personnages publiés, nous avons choisi de rendre hommage au talent des trois jeunes comédiens Juliette Raynal, Joss Berlioux et Alan Sorano.
Pour réserver les 5 dernières représentations : www.guichetmontparnasse.com
samedi 21 octobre 20 h 30
dimanche 22 octobre 16 h 30
vendredi 27 octobre 20h30
samedi 28 octobre 20 h 30
dimanche 29 octobre 16 h 30
Dès l’âge de 8 ans, elle déclare vouloir devenir comédienne ce qui ne contredit pas ce qu’aurait inscrit, comme une prophétie, sa grand-mère, le jour de sa naissance : « Juliette sera comédienne ». Les dés en sont jetés. Elle marche, depuis, dans les pas de son grand-père, Raymond Raynal, directeur du théâtre du Jeune Colombier à Paris. Il a fait partie de la grande génération du Théâtre national populaire (TNP) aux côtés de Jean Vilar. Juliette a grandi à Paris, Rive gauche, entre ateliers d’initiation au théâtre et cours de danse.... Après un bac littéraire -option théâtre- où Juliette monte avec sa professeur de Lettres L’Illusion Comique de Corneille, elle poursuit au conservatoire du 5ème arrondissement. S’en suivent La Dispute de Marivaux, Antigone d’Anouilh. En 2014, elle joue dans La Crypte l’auteur Henry Le Bal et mise en scène dans l’église Saint-Sulpice.
« Je ne suis pas là par hasard », déclare Juliette pour qui monter sur les planches est très naturel « Je m’y sens pleinement légitime ». Pour cette jeune femme plus comédienne qu’actrice, le théâtre est devenue une nécessité où il est possible de créer dans l’instant avec d’autres comédiens. La force de cet art vivant étant sa capacité de de réinventer à chaque nouvelle représentation.
L’exploration du jeu, du mouvement et la gestuelle sont au cœur de sa démarche car Juliette aime « s’approprier le vide par le physique ». « Le corps ne peut être mou, mais il faut aussi savoir le relâcher pour que le personnage s’exprime totalement ». Il s’agit d’une « rencontre primitive ou animal » avec l’autre : son partenaire ou le public car « le théâtre, c’est d’abord une rencontre très instinctive avant que le verbe n’arrive ». Les Classiques ont sa préférence comme le rôle de Wendla dans L’éveil du printemps de Frank Wedekind. Juliette Raynal rêverait d’incarner Hermione dans Andromaque de Racine ou encore de Lady Macbeth dans Macbeth de Shakespeare. Autant de rôles qui offrent des plongées dans l’inconscient des personnages et résonne fortement en elle.
Juliette Raynal est partisane d’un théâtre très engagé émotionnellement et envisage cet art vivant avant tout comme un divertissement qui permet « d’emporter le public dans un autre monde » , comme dans un songe, une façon de lui offrir un échappatoire à à l’actualité. On comprend que l’univers de l’auteur et metteur en scène Joël Pommerat trouve ses faveurs. Pour Juliette Raynal, le théâtre est ce cadeau de naissance où elle se réfugie volontiers : « un monde qui lui parait plus tangible que la réalité ».
Son actualité :
Arrivé il y a cinq ans à Paris, le jour de son anniversaire, il vit depuis du métier de comédien. Un bac littéraire en poche, alors qu’il commence des études de droit, il est accepté à Lyon à l’école de cinéma « Acting studio », dispensée par Joëlle Sévilla. Après trois ans d’école, il décroche ses premiers contrats.
« J’ai eu la chance de tourner dans des épisodes de la dernière saison de Kaamelott d’Alexandre Astier. » Ensuite, il intègre une troupe de théâtre en Belgique Comida qui fait des reprises des pièces de Rodrigo Garcia. Puis, il enchaine les rôles dans des pièces de Molière et pour la télévision avec de nombreuses apparitions dans des courts-métrages, des clips, des pubs, des Séries comme « Scènes de ménages ».
« C’est très progressif. Cela se fait petit à petit » raconte ce jeune comédien plein d’envies et de projets qui vient de mettre un point final à sa première pièce intitulée « Si je t’attrape » où il s’est réservé un rôle. Il a en chantier une autre pièce qui est une grande déclaration d’un fils à sa mère. C’est Henry Le Bal qui lui offre son premier rôle, à Paris, au Guichet Montparnasse, dans sa pièce « Les Personnages Oubliés ».
Joss Berlioux a une grande soif de découvrir et d’apprendre. Il se nourrit autant de ses nombreuses lectures de romans ou des films qu’il regarde. Il a adoré « La nuit des temps » de René Barjavel », « Le parfum » de Patrick Süskind. Chaque jour, il essaye de voir un film qu’il ne connait pas. « C’est un défi ! » Des Classiques aux nanars, des comédies romantiques aux films mythiques sur lesquels il tente de porter un regard neuf. « Mes références sont assez modernes et mes grandes admirations sont Meryl Streep, Marion Cotillard, Gaspard Ulliel, Vincent Cassel, Catherine Deneuve . »
Surtout les comédiens qui ont une capacité à se métamorphoser comme Gérard Depardieu, plus jeune, quand il avait tout à prouver. » Au théâtre, il dit avoir « une grosse affection pour les Molières » qu’il a découvert lors de sa formation, , mais il adore des pièces plus contemporaines comme « Burn baby burn » de Carine Lacroix, « Bent » de Martin Sherman qui raconte la déportation des homosexuels par les nazis ou encore « Notes de cuisine » Rodrigo Garcia. Aujourd’hui, Joss Berlioux se penche sur les vaudevilles pour l’énergie qui s’en dégage, les situations improbables dans lesquelles se retrouvent les personnages : « J’adore quand ça claque, quand sa bouge ! » On comprend que ce jeune comédien n’aime pas s’ennuyer que ce soit sur un plateau ou en tant que spectateur.
Il cite volontiers le cinéma de Xavier Dolan qu’il aime pour l’émotion qu’il procure. « J’aime que ce soit fort, que ça bouleverse, que ça fasse rire. Mon rêve serait de jouer pour ce réalisateur. » Beaucoup plus que divertir Joss Berlioux cherche à interpeller son public. « Le théâtre, le cinéma : il faut que ça parle aux gens et qu’ils ressortent bouleversés ! »
Son actualité :
« Les Personnages oubliés »
Au Guichet Montparnasse jusqu’au 29 octobre.
d’après une pièce d’Henry Le Bal publiée chez l’Age d’Homme
C’est le petit-fils de l’acteur Daniel Sorano (1920-1962), engagé au festival d’Avignon par Jean Vilar. Venu lors de la quatrième édition de la semaine en Avignon, il jouera pendant dix ans, aux côtés de Gérard Philipe, Jean-Pierre Darras, Georges Wilson, Philippe Noiret, Michel Galabru, Bernard Blier ou encore Maria Casarès.
Jusqu’à l’âge de vingt ans, Alan évolue loin des planches ne s’intéressant pas particulièrement au théâtre. Après un bac comptabilité et une année en Fac d’Histoire, il découvre le théâtre grâce à une option qui sera l’élément déclencheur « Voilà ce que je veux faire ! » Dans le même temps, sa grand-mère Suzanne Deilhes Sorano qui était chanteuse d’opérette l’emmène voir à Toulouse, dans le théâtre qui porte le nom de son grand-père, « Roméo et Juliette ». « Ce fut une véritable révélation ! »
Voilà comment cet art vivant a infusé chez le jeune homme pour devenir aujourd'hui une nécessité. Alan Sorano monte alors à Paris où il suit pendant trois ans le Cours Simon. Dans la foulée, il intègre la Compagnie Proscenium, créée par André Dulamb et Colette Magnier qui monte des spectacles de sensibilisations destinés aux jeunes publics. Formé à la scène, il se définit comme un comédien polyvalent qui s’envisage aussi bien sur un plateau de télévision, de cinéma ou de radio.
En 2014, il incarne le valet de comédie ( Tharsis ) dans la pièce intitulée « La Péniche » d’Henry Le Bal, mise en scène dans la crypte de l’église Saint-Sulpice. En 2015, il rencontre un agent artistique qui lui propose de réaliser ses premiers casting. Il est retenu pour participer à des séries télévisées : « Petits secrets entre voisins », « Les Mystères de l’amour », « Plus belle la vie ». S’il adore les Classiques comme Ruy Blas de Victor Hugo ou les comédies de Georges Feydaux, Eugène Labiche, sa préférence va pour le rôle de Marius de Pagnol qu’il rêverait de jouer car « chaque phrase, chaque intonation lui va en plein coeur ! ». Selon lui, « le rire est très important dans l’époque que nous vivons ».
Sa motivation est d’apporter au public un peu de cette légèreté qui permet de relativiser et d’alléger la vie. Récemment, un stage au théâtre de la Tempête, chez Philippe Adrien, l’a confirmé dans son envie de faire vibrer le public en le sortant de son quotidien, « ce qui n’exclut pas de le faire réfléchir ». Quant au rôle de Cyrano de Bergerac : « Je ne me sens pas prêt pour le moment. Trop de poids. » Il faut dire que son grand-père qu’il admire et qui reste son acteur préféré, a joué Cyrano de Bergerac « le soir de Noël 1960 quand il y avait qu’une chaine. Autant dire qu’il a marqué le rôle. »
Alan Sorano marche dans les pas de son aïeul qui dégageait déjà cette chaleur et cette générosité dont a clairement hérité ce jeune comédien.
Son actualité :
" Les Personnages oubliés »
Au Guichet Montparnasse jusqu’au 29 octobre.
d’après une pièce d’Henry Le Bal publiée chez l’Age d’Homme